L’amateurisme c’est bien, la bonne volonté aussi mais ça dépend où ça nous mène. Attention dans ce post je parlerais surtout de structures associatives semi-professionnalisées reposant à la fois sur du professionnel encadrant et des bénévoles agissant.

Ça fait 10 ans qu’on a fait du reconditionnement informatique dans une asso une de nos activités principales. Pas la seule certes, mais vu le boulot ça nous prenait beaucoup de temps. On ne vas pas forcément parler de l’organisation Humaine mais plutôt de l’arrêt de cette activité en tant qu’asso. De sa source et de l’état constaté des acteurs aujourd’hui.

Nous avons arrêté il y a plus de 3 ans de récupérer du matériel informatique chez les professionnels de manière à correspondre aux demandes potentielles de l’administration fiscales coté structures partenaires. Durant ce laps de temps nous avons donc privilégier les dons particuliers et réorienter l’activité en terminant doucement nos Services après don. Pourquoi? Parce que la législation est difficile à respecter pour des petits acteurs et pourtant on était 100 fois plus raccord que certains.

En tant qu’asso nous devions encadrer le don d’une structure dans un contrat de partenariat ou l’adhésion encadre notre lien et la non mise en concurrence vis à vis des professionnels du secteur. Premier point que pas grand monde ne respecte. La plupart tombe donc sous les lois de la concurrence dans la chaîne du donneur=>reconditionneur=>bénéficiaire.

Autre point, il est nécessaire d’obtenir une autorisation de la préfecture pour tout transport de matériel informatique et ce pour des raisons liées à l’obligation de remettre le matériel défectueux ou vétuste dans des filières de recyclage adaptées. En tant que particulier c’est bon mais si vous représentez une structure et qu’on vous choppe avec 100 batteries au lithium pourrissant dans une benne dehors vous êtes mal barré. Bref encore un point qu’a part les entreprises liées au traitement des déchets personne ne respecte.

Le stockage. Stocker un portable c’est bien. En stocker une centaine c’est dangereux. Qui vous garantie que les batteries ne vont pas buller, s’enflammer. Ok c’est rare mais le risque est présent et l’hygrométrie doit être contrôlée. La solution consiste à les ensabler. Encore une fois qui respecte ça? Je ne connais aucune asso ni aucune structure d’insertion généraliste (hors traitement des déchets) qui s’occupe de ça. On s’en tamponne l’oreille avec une babouche.

Coté papier, il faut noter tous les numéros de série, faire des inventaires réguliers, garder la trace des éléments remis dans les filières de recyclage. Fournir lors de la collecte un certificat de formatage sans relecture, les règles de l’association, l’adhésion et le contrat de partenariat. C’est assez lourd niveau papier mais ça se fait bien si c’est préparé en amont avec un contact. Qui fait ça? Je ne suis pas psycho-rigide mais ça semble être la base. Le contrat engage l’association et protège l’entreprise donatrice, le certificat fait la même chose mais stipule le cadre légal du formatage, l’attestation de remise dans une filière de recyclage adaptée permet à l’entreprise de sortir le matériel de sa comptabilité. Bref il faut reproduire le cadre légal et donc produire de la confiance.

Lorsque dernièrement j’ai reçu un coup de fil au boulot (donc pas l’asso) de demande de don de matériel informatique par une association d’insertion j’ai posé les questions sur le cadre légal sans être mesquin bien sûr mais peut être un peu moralisateur j’avoue. Peau de balle, rien Quetchi.! On arrive la bouche en cœur et on repart avec les bécanes sous le bras en sifflant comme des margoulins.

Parlons du formatage aussi … Vous pensez sérieusement que les structures font des formatages bas niveau type Shred0. Elle vous produisent peut être un certificat mais celles qui le font réellement se comptent sur les doigts d’une main. Les grosses structures elles, le font car ce serait trop dangereux la cible étant nationale. Elles ont des bancs aménagés et paye une licence incorporé à un logiciel qui certifie la procédure moyennant finance. Il faut savoir qu’en Shred0 une passe ce n’est pas suffisant 3 passes ça à l’air correct 7 rien à craindre. Mais c’est un temps monstre à passer.

Les disques doivent être stockés dans un endroit sécurisé dont les personnes ayant accès doivent être déclaré dans un fichier. Nous on utilisais une salle serveur, c’était déjà cadré et secure. Alors là pareil les disques stockés à la one again ou présent sur les bécanes …

Bref j’en ai plein d’autres des comme ça, des Windows piratés alors qu’il suffirait de mettre un Linux. Des failles évidentes non corrigés “Bonjour les PC reconditionnés avec la faille Spectre”. Oui ils sont partout ceux-là.

En une phrase: C’est quoi ce délire!? 🤯

  • Camus (il, lui)@jlai.lu
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    9 months ago

    Super intéressant, merci pour ton retour !

    Du coup, tu penses qu’il faudrait mieux encadrer les structures de récupération de matériel ?

    • Daz@jlai.luOP
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      9 months ago

      Je leur jette pas la pierre c’est souvent des professionnels encadrant non qualifiés car non formés et venant de structure généraliste qui pensent flairer le bon coup. Alors qu’en fait si vous respectez la législation à la lettre il faut avouer que c’est très difficile d’être bénéficiaire hors contrats aidés par l’état.

      C’est donc le modèle, qui se dessine. Des contrats aidés par l’état encadrés par des professionnels dont c’est pas le métier. Un stress budgétaire permanent sur l’activité avec l’obligation du fameux “projet” à reconduire en allant bouffer à pas mal de râtelier. Certaines structures achètent des lots pour les revendre dans le cadre d’un gain budgétaire, on est ni dans l’écologie, ni dans la solidarité, ni dans la valorisation.

      Autre modèle l’encadrant non qualifié qui fait bosser des bénévoles. Alors là, même chose l’encadrant n’est pas formé les bénévoles encore moins faudrait pas les faire fuir voyons. Des actions sont parfois fait au fil de l’eau de de la structuration des groupes, mais c’est rarement suffisant. Soit on respecte la loi, soit pas d’activité. Elle est pas insurmontable pour une structure elle demande juste de la formation et beaucoup de préparation.

      Quand je parle de formation ce sont les structures de gestion des déchets qui doivent former les intervenants sur l’activité reconditionnement. Ils connaissent les dangers liés au matériel, ça permet de travailler avec eux et de certifier les contrats de prise en charge si matériel défectueux. Donc formation DEEE obligatoire, première étape.

      Deuxième étape l’aspect législatif et là vous êtes bien seuls personne ne vous aidera au démarrage de l’activité c’est à vous d’aller chercher et de vous taper toute la legislation c’est aussi pour cela qu’il y a un tel décalage. Donc là aussi:

      • une formation sur les lois de la concurrence dans le cadre d’un don
      • une petite formation sur l’aspect fiscal du don coté entreprise et les obligations liés de notre coté
      • une sur le stockage du matériel dans le cadre du RGPD
      • une formation sur le formatage bas niveau et son intérêt (discussion autour des normes en vigueur)
      • une formation sur l’aspect législatif des DEEE
      • un rappel sur les licences logicielles.

      Troisième aspect le technique. Alors c’est là aussi que le bas blesse. Avant de commencer une telle activité si vous avez suivi un peu la formation sur le formatage bas niveau et le stockage vous comprenez vite que ça va être compliqué avec une simple clé usb. Il faut donc un banc de formatage et l’accès à une salle serveur ou sécurisée et déclarée comme telle.

      Quatrième, c’est la repet’ générale dans le cadre d’un don. Les papiers a fournir a faire signer, comment accueillir une personne. La dernière partie est souvent faites par les structures.

      Voila un début de cadre qui me semblerait aller vers du mieux.