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Cake day: July 24th, 2024

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  • Carrément. Ça permet complètement de s’intégrer en tant que terreau de valeurs dans l’extrême-violence du marché du travail japonais et la promotion d’un traditionalisme identitaire d’extrême-droite caractérisant cette société.

    D’ailleurs, sur ce genre d’emphase viriliste, du sacrifice de soi-même etc… mon grand kiff restera les foutage de gueule du faussement patriotard Starship Troopers de Verhoeven et son pendant littéraire pseudo nazifiant Rêve de fer de Spinrad.







  • La dissolution du 9 juin a suscité une incompréhension qui s’est étendue jusqu’à la majorité qu’on disait alors « présidentielle ». Ses mobiles ont semblé obscurs, hormis peut-être pour son auteur même. Cette décision a d’autant plus perturbé l’opinion qu’elle venait d’un organe, le président de la République, dont la responsabilité politique ne peut pas être engagée. Ce que nous avons vu, à cette occasion, c’est qu’un acteur constitutionnellement irresponsable paraît perdre la capacité à justifier ses actions, pour ne pas dire qu’il en perd jusqu’au souci.

    Longtemps tolérée du fait de son élection au suffrage universel direct, l’irresponsabilité politique du président, qui n’est pas véritablement limitée par le mécanisme de destitution de l’article 68 de la Constitution, pose donc désormais un problème sérieux, rendu plus aigu encore par l’ambivalence des prises de position du chef de l’Etat.

    De sa lettre aux Français, en juillet, à ses interventions visant à justifier les « consultations » pour le choix d’un nouveau premier ministre, le président a insisté sur sa fonction de « protecteur de l’intérêt supérieur de la Nation et garant des institutions ». Passons sur le fait, souvent remarqué, que la phase de crise par laquelle sont passées nos institutions procède de sa propre décision de dissoudre l’Assemblée nationale. Quoi qu’il en soit, ce rôle de garant des institutions et de la continuité nationale supposerait, pour lui, d’occuper la place d’un pouvoir neutre, à l’image des monarques constitutionnels d’antan ou des présidents de nos précédentes républiques.

    Or, le président n’a cessé d’agir en véritable chef de l’exécutif, appuyant lui-même certains choix politiques, par exemple, la vente des Rafale à la Serbie, ou en désavouant d’autres, par exemple s’agissant d’écarter le nom de Lucie Castets au motif qu’elle serait immédiatement censurée par l’Assemblée. Cette ambivalence pose un problème institutionnel. On ne peut guère être à la fois un pouvoir neutre et un acteur engagé.

    Décisions suspectes Par ailleurs, le résultat des élections législatives de juin-juillet a eu pour effet de communiquer ce caractère d’irresponsabilité au gouvernement Attal qui, après sa démission, est resté en fonction pour gérer les affaires dites « courantes ». Cette expression désigne la limitation des pouvoirs d’un gouvernement démissionnaire. C’est le juge administratif qui en fixe le périmètre, par une jurisprudence cohérente mais inévitablement casuiste. Dire qu’un gouvernement expédie les affaires courantes ne délimite donc pas un périmètre clair de compétences.

    Certes, le gouvernement actuel n’a pas déposé, par exemple, de projets de lois, ni pris l’initiative de politiques nouvelles, mais il a par ailleurs gouverné de manière active : pilotage des Jeux olympiques, mesures individuelles, prises de position à l’étranger du ministre des armées sur la politique de défense, préparation de la rentrée scolaire… La notion d’affaires courantes n’est donc pas très éclairante du point de vue du domaine des pouvoirs exercés. Plus grave encore : la référence aux affaires courantes ne dit rien de la légitimité du gouvernement concerné. Etre démissionnaire ne suffit pas à un gouvernement pour rester en fonction plus que le strict nécessaire. Que dire d’un gouvernement qui aura, dans sa phase démissionnaire, duré pratiquement deux mois ?

    Dès lors, que le gouvernement ait gouverné bien ou mal, trop ou trop peu, toutes ses décisions ont été suspectes. Comme le montre la discussion sur le futur budget, qu’il fallait inévitablement commencer à préparer, le problème n’est pas celui de la sphère de ses attributions, mais de la source de son autorité. La responsabilité du gouvernement devant le Parlement ne pouvait pas être engagée puisqu’il était démissionnaire : on n’aurait pas pu le faire tomber par un vote de défiance, puisqu’il était déjà censé avoir perdu le pouvoir.

    Au mieux, et il faut s’en féliciter, certains ministres ont-ils pu être auditionnés, comme le furent Bruno Le Maire et Thomas Cazenave devant la commission des finances de l’Assemblée nationale. Faute de confiance parlementaire, le gouvernement démissionnaire ne reste en fonction que… parce qu’il est démissionnaire, ce qui est une bien faible assise.

    Confiance insuffisante Avec la nomination de Michel Barnier comme premier ministre, le pays n’est pas pour autant sorti de cette phase de pouvoir irresponsable. Il faudra pour cela que le premier ministre et son futur gouvernement jouissent de la confiance de l’Assemblée nationale. On ne le saura qu’au début de la nouvelle session, le 1er octobre. M. Barnier ne peut se réclamer, pour le moment, que de l’investiture présidentielle, et donc d’une légitimité réduite. Le président l’a bel et bien nommé, lui et pas un ou une autre, au terme d’une longue phase de réflexion et à la suite de la mise à l’écart d’autres candidats.

    Le président a donc fait un choix, comme l’y autorisait la formule laconique de l’article 8 de la Constitution – le président « nomme le premier ministre ». Dans le même temps, on sait bien que ce choix n’est pas celui qu’il aurait effectué s’il avait bénéficié d’une majorité pour le soutenir à l’Assemblée nationale. Gouvernement de confiance présidentielle, donc, mais de confiance présidentielle faible ou du moins insuffisante.

    Notre pays aura donc connu un long été d’irresponsabilité exécutive. Or, un pouvoir exécutif irresponsable est de toute nécessité un pouvoir faible. Dans le parlementarisme moderne, l’engagement de la responsabilité politique devant le Parlement n’est pas seulement l’outil qui permet de démettre un gouvernement. Son rôle est avant tout positif. L’exécutif en reçoit son autorité. Du moment qu’il a trouvé sa majorité, un gouvernement responsable est un gouvernement fort. Un pouvoir exécutif irresponsable, en revanche, est condamné à demeurer fragile.





  • C’est justement l’objet du post. Se dépasser est une vision hégémonique aujourd’hui en matière de représentation, on dit que c’est de droite parce qu’elle coïncide parfaitement avec les attendus du capitalisme : célébration de l’individualité, recherche de profit, accumulation de compétences pour du toujours plus sans rien derrière.

    On peut même pousser l’idée et l’illustrer en faisant de ces discours d’inspiration, de reprise en main, la poursuite contemporaine de la théorie de la prédestination protestante en lien avec l’essor du capitalisme chez Max Weber (éthique protestante et esprit du capitalisme). Le journaliste parle d’Ulysse alors qu’il fait la retape tout au long d’un self made man très classique qui a capitalisé son public comme n’importe quelle ressource économique.

    Ton moi d’hier peut être très bien, celui d’aujourd’hui sera différent, dire mieux c’est partir du principe que le vécu enrichit forcément. Ensuite l’apprentissage est précieux mais il n’empêche pas forcément de devenir violent, de devenir aigri, de devenir mesquin etc, tout ça c’est un travail qui ne s’achève jamais (d’où d’ailleurs l’importance des rites dans les religion qui rappellent sans cesse la place des humains par rapport a(ux) Dieu(x)).

    Par exemple, je peux dire que mon moi de quand j’avais 4 ans était au top : pas encore aigri, encore enchanté, dynamique et généreux. Aujourd’hui je sais faire plus de choses, vais plus vite, contribue au monde comme tout le monde, mais j’aimerai aussi redevenir aussi bien au moins en tant que personne que ce gamin de 4 ans, du moins y tendre. Dès lors la boucle est infini, peut-être que dans 10 ans je réaliserai que j’étais plus un connard que ce que j’imaginais et aurait un nouveau référentiel etc…

    Souhaiter se dépasser pour moi revient à se fuir sans jamais questionner les raisons qui te conduisent à être ce que tu es. Et peut-être pire même car dans cette fuite, tu renforces peut-être les raisons qui t’ont pousser à te fuir toi-même. Là ça peut foutre le vertige mais ceux qui prennent des prods me comprendront car les stupéfiants sont ce qui incarnent le mieux ce trajet. D’où leur succès. Jpense qu’il y a aussi cette dimension dans le récit capitaliste de la recherche d’inspiration et en l’occurrence c’est très clair quand tu vois InoxTag réaliser que son défi et sa recherche d’authentificité c’est faire la queue sur une crête au sommet de l’Everest.


  • Sinon à titre perso j’ai toujours trouvé que se dépasser c’était un truc de droite. Déjà parce que c’est un peu comme si on se doublait soi-même, ça veut dire qu’on veut faire de soi-même son propre vainqueur mais aussi son propre perdant. On peut facilement convenir de la dimension un brin sado-maso à regarder son moi d’avant et de lui dire ah t’es un gros nul, il a rien fait pour mériter ça.

    C’est pas agréable.

    Si on est un peu snob on pourrait dire que perséverer dans son être est une manière un peu plus stylée de dire la même chose. Mais qu’est-ce ce que ça veut dire ? Est-ce qu’on éprouve vraiment son essence d’humain quand l’on choisit la performance comme indicateur d’existence ?

    Peut-être, j’en sais rien. Sûrement si ça rend content, si ça permet d’accéder à la joie (qui est un peu l’objectif de base). Après tout on peut se dire que ça reste u e modalité contemporaine pour y arriver.

    En tant que communiste ayant une VO2max pas ouf, j’avoue moyennement adhérer à cette perspective et même considère qu’on gagnerait à en trouver d’autres à pratiquer collectivement afin qu’on puisse, à la fin, suivre la même expérience qu’InoxTag : être content (sans avoir à dépenser + 50 000 euros).






  • J’espère que c’est du troisième degré et que ton post est une parodie des défenseurs du Code Hays.

    Prescrire une manière de rire des choses au nom de la morale et de la corruption de la jeunesse est plutôt datée. Comme les jeux vidéos rendant violent, interdire D&D, avoir peur du rock’n’roll.

    Tu trouveras par ailleurs beaucoup plus de gens dangereux dans les défenseurs d’une forme de morale puritaine : en témoignent les différentes tragédies du monde, qu’elles soient vielles ou contemporains.


  • Je vais te raconter un bout de mon quotidien à l’époque de la fac :

    • levée 4h45 pour faire de la réception dès 5h30 de produit dans une entreprise d’alimentation,
    • 3 à 5h de taff par jour,
    • puis go fac pour cours et TD,
    • puis à partir de 18h tu prépares tes travaux dirigés (3/4 par semaines avec en moyenne de 5 à 10h de travail par TD) jusqu’à la fermeture de la BU. Voir après si t’es pas explosado.

    Puis tu rentres chez toi, t’es en cité U parce que t’es pauvre, mais les murs sont en papiers crépons, tes voisins sont du monde entier et font 'eyr WhatsApp à pas d’heures, d’autres font la fête, les chiottes sont au bout du couloir. Donc ouais, sommeil agité.

    Donc t’as une vie précaire, j’ai passé des heures à pieuter sur des sièges en alu dans les salles de cantines, sur les tables de la BU, dans les bancs, et mêmes dans les couloirs des étages supérieures (où j’étais pas le seul).

    Alors oui, je trouve cette idée super perso. Parce que lorsque t’es un sale pauvre, tu sais faire tes lacets avant d’apprendre à lire, et quand tu vois quelqu’un qui les a défaits, tu te moques pas de lui, tu les lui faits et si tu as le temps t’essaies de lui apprendre.